S’il fallait une preuve que le Congo brazzaville est le pays le plus stable, donc le plus fiable de l’Afrique centrale, les évènements qui se déroulent en République démocratique du Congo, en Centrafrique et au Gabon – même si la tentative de coup d’Etat amorcée lundi a échoué – sont là pour le démontrer de façon indiscutable. Oui, le Congo, notre Congo, est un pays sûr auquel la communauté internationale en général et la communauté africaine en particulier peuvent faire confiance. Oui, l’on peut compter plus que jamais sur lui dans la prévention et la gestion des crises qui menacent la paix de cette partie du monde. Oui, sa communauté nationale entend bien préserver la paix qu’elle a su reconstruire sur son territoire tout au long des vingt dernières années.
Si nous rappelons ces évidences ici et maintenant, c’est parce que les conflits humains ne pouvant jamais durer longtemps, le temps viendra vite où la raison l’emportera sur la passion, la recherche de la paix sur la violence dans les pays qui font aujourd’hui face à de grands troubles internes. Mais c’est aussi parce que le processus de restauration de la paix intérieure ne portera réellement ses fruits dans les pays concernés que si se concrétise rapidement la constitution d’une communauté régionale capable d’aider ses différentes composantes à résoudre les problèmes que rencontre chacun de ses membres.
L’Afrique centrale, c’est-à-dire le Bassin du Congo et la Région des Grands Lacs, étant dotée par la nature de moyens considérables, humains et matériels, elle a aujourd’hui la capacité de réussir ce qu’ont fait dans les siècles passés les nations composites comme les Etats-Unis, la Russie, l’Europe, la Chine, l’Inde. Seule lui manque dans le moment présent la stabilité politique sans laquelle aucune paix durable n’est possible au sein des communautés humaines.
Le temps est donc venu de mettre en place les institutions qui permettront de franchir ce pas décisif dans la longue marche vers le progrès que suit cette partie de l’Afrique. Et c’est pourquoi de la même façon que la création du Fonds bleu pour le Bassin du Congo permettra de protéger la nature qui nous entoure, de la même façon les crises politiques qui frappent notre entourage immédiat doivent nous conduire à accélérer le processus de l’intégration régionale. Tel est, nous semble-t-il, la conclusion qui ressort clairement des évènements présents.